Symbole de la conquête des pôles et du Grand Nord, le chien de traîneaux a toute sa place dans les stations nordiques. Encore émergente en France, cette pratique se développe chaque année davantage et séduit tous les publics lors d’expériences uniques où la relation homme/chien n’a jamais été aussi forte.
Comment pratiquer le chien de traîneaux
Le dialogue entre l’homme et la bête est immémorial : de nombreuses évidences archéologiques montrent que les chiens ont accompagné les peuples nomades de tout temps, et que les premiers attelages remonteraient à quatre millénaires au moins. C’est dans la taïga de Sibérie, les immensités d’Alaska ou du Groenland et de la Laponie Finlandaise qu’on trouve le plus d’éléments prouvant la bonne entente entre nos deux espèces. S’essayer au chien de traîneau est une plaisante façon de retrouver ce lien étroit de coopération.
Aujourd’hui, les chiens de traîneaux sont surtout considérés comme des chiens de course nordique ou de compagnie que des chiens de traits, néanmoins la pratique subsiste grâce à des mushers passionnés, le mode de vie des trappeurs et des évènements sportifs annuels. Quant aux expéditions à la conquête des pôles, elles nous rappellent que, sans ces précieux auxiliaires, l’exploration du septentrion serait restée lettre morte.
L’attrait majeur du traîneau est de nécessiter une fusion absolue entre le musher (le conducteur d’attelage) et ses chiens — dont le nombre varie en fonction de la course. Il élève ses compagnons à quatre pattes de la naissance à leur retraite, doit constituer son équipage avec le même soin qu’un capitaine sélectionne ses marins pour repousser les limites imposées par l’horizon et la neige. Entre eux, c’est tout un langage qui se crée au-delà des mots. Monter à bord d’un traîneau est le moment de cerner cette complicité extraordinaire, de la partager et de goûter une expérience ancestrale qui n’a rien perdu de son sel.
Plutôt que de partir dans le Grand Nord, pourquoi ne pas pratiquer le chien de traîneau à proximité, sur des sites nordiques où savoir se déplacer sur la neige a toujours fait partie des traditions locales ? Les Alpes du pays de Savoie font la part belle à cette discipline en ajoutant le défi de leur dénivelé à la splendeur de leurs sommets. Pour peu que vous soyez équipé pour vous prémunir contre le froid, c’est l’occasion rêvée de découvrir la région sous de nouvelles perspectives et en excellente compagnie.
Les différentes races de chiens
Il existe principalement cinq sortes de chiens nordiques : le Malamute, le Husky sibérien, le Husky d’Alaska, le Groenlandais et le Samoyède. Tous sont des chiens de catégorie 5, à savoir celle des chiens de type Spitz et de type primitif. Tous ont des spécificités de caractère, de dynamisme, de force et de sociabilité, néanmoins ils possèdent tous une morphologie adaptée aux conditions arctiques.
Issus des latitudes comprises entre le pôle Nord et le cercle polaire, les chiens de traîneaux sont plus proches du loup que d’autres types de chiens, en dépit de leur domestication. C’est d’ailleurs ce côté archaïque qui en fait des chiens d’attelage puissants, dynamiques, capables de tracter de lourdes charges et de progresser à toute vitesse sans craindre le froid. Pour maîtriser ces bolides de la neige, un soin tout particulier est porté au dressage.
La combinaison de plusieurs races au sein d’un attelage ou non dépend du type de course pratiquée et des choix du musher concernant la vitesse et la distance visées.
Quelles activités en chiens de traîneau ?
De nombreux mushers proposent aux visiteurs des sites nordiques de partir explorer ces derniers avec leur meute. Adressez-vous à des professionnels ou à l’Office du Tourisme local, qui sauront vous aiguiller sur l’expérience la plus adaptée pour vous et votre niveau.
Si c’est votre première fois, rien de plus simple que d’organiser un baptême : un musher professionnel vous installe sur un traîneau tracté par un attelage de 8 à 10 chiens, avec lesquels vous aurez fait connaissance au préalable, et vous embarque pour une courte promenade sur la neige afin de vous familiariser avec les sensations.
Au cas où vous voudriez vous initier à la conduite d’attelage, et sous couvert de disposer d’une bonne condition physique, le musher vous confiera à la demi-journée votre propre traîneau et le matériel nécessaire pour suivre ses traces. Une fois assimilés les rudiments, place à la pratique pour une dizaine ou une quinzaine de kilomètres dans la neige, pour une expérience inoubliable qui pourrait faire naître des vocations !
Quant à la cani-randonnée (dit aussi cani-cross), elle s’accomplit en groupe, sur des parcours de randonnée pédestre où le marcheur s’attache au chien à l’aide d’une ceinture spéciale. Grâce à ce lien, votre chien de traîneau vous tractera et contribuera à vous faciliter la tâche lors de la progression en montagne dans la neige. Avec un tel compagnon en guise de partenaire de cordée, aussi dynamique qu’affectueux, vous toucherez du doigt l’essence même de l’esprit nordique.